Auteur : André TOURET
BABELIO AVIS DES LECTEURS
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Dans le prolongement de la biographie de Marx Dormoy, c'est l'histoire de Montluçon pendant les années sombres de 1940-1944 au temps de l'État français. Le rôle du journal local « Le Centre » et son influence sur l'opinion, sont constamment évoqués. Des personnalités comme le docteur Jean Billaud, le « médecin des pauvres » et Pierre Kaan qui deviendra l'adjoint de Jean Moulin, apparaissent en pleine lumière. Tout un chapitre est consacré au travail obligatoire (STO). Une large place est réservée à la vie quotidienne avec son cortège de privations et de réglementations. Tous les aspects marquants de l'histoire locale sont développés : voyage du maréchal Pétain à Montluçon le 1er mai 1941, l'assassinat de Marx Dormoy à Montélimar, le bombardement de Dunlop, l'action de la Résistance, les combats de la Libération. Mais l'histoire locale est constamment liée à l'histoire générale, permettant ainsi de comprendre l'évolution de cette période tourmentée. Un ouvrage de référence, avec de nombreuses photographies et documents de l'époque.
EXTRAIT
La Milice et les organisations collaborationnistes
LA MILICE
A Montluçon la Milice vit le jour le 28 février 1943 lors de l'assemblée constitutive de l'Union départementale de cette organisation, au théâtre municipal, en présence du préfet Porte, du sous-préfet, du maire, du président du Conseil départemental, du commandant militaire, du chef local de la Légion, des commissaires de police et des représentants du clergé. Toutes les personnalités présentes étaient là sur invitation, la réunion n'étant pas publique. Le chef de gare Duguet qui, le mois précédent, avait affronté les manifestants lors du départ d'un convoi de travailleurs forcés pour l'Allemagne, se tenait au balcon, en compagnie d'autres notables de la ville.
Sur la scène, tendue de drapeaux tricolores et ornée des portraits de Pétain, Laval et Darnand, sept responsables de la Milice avaient pris place, dont Blondeau représentant le secrétaire général Joseph Darnand, et le chef départemental de Renzis.
C'est de Renzis qui prit le premier la parole pour rappeler que le Maréchal Pétain a voulu que le Service d'ordre légionnaire devienne indépendant de la Légion « pour plus d'action », et c'est ainsi qu'est née la Milice le 30 janvier.
Le chef du gouvernement, Pierre Laval, est, dit-il, le chef de la Milice et son autorité s'exerce par l'intermédiaire du chef Joseph Darnand.
Le but de la Milice était de grouper tous les français « pour le grand idéal de la Révolution nationale ». Pour pouvoir adhérer à la Milice, « il suffit d'être français d'origine, de ne pas être juif, de ne pas avoir appartenu à des sociétés secrètes et de prêter le serment requis ».