LE DIOCÈSE DU PUY-EN-VELAY - DES ORIGINES À NOS JOURS

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Auteur : Pierre CUBIZOLLES

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Vers 350, Anicium, localité bimillénaire, chef-lieu de la « Cité des Vellaves », possède un noyau chrétien parmi l'élite urbaine, comme l'attestent les splendides bas-reliefs paléochrétiens, trouvés sur place. Pour s'occuper de ce petit troupeau, organiser le diocèse, Euodius (Vosy) est envoyé en ce lieu en qualité de premier évêque. Il est reçu dans la spacieuse demeure d'un notable chrétien, résidence qui servira de lieu de réunion à la communauté, où il présidera les saints mystères. À la fin du Ve s. ou début VIe, une église cathédrale est édifiée en haute ville. Au temps de l'évêque Aurèle, fin VIe, le groupe épiscopal anicien compte plusieurs basiliques, proches de la cathédrale, selon Grégoire de Tours. C'est alors que la campagne vellave commence à être évangélisée. Au siècle suivant est fondée l'abbaye du Monastier qui jouera un rôle important dans la christianisation du pays. Aux temps carolingiens, les abbayes et monastères, collégiales, ermitages,... se multiplient. Des hôpitaux, léproseries, préceptoreries pour le mal des ardents,... vont naître. Des commanderies s'établiront. Au début du Xe s., la Vierge d'Anicium attire déjà de généreux donateurs. Quelques décennies plus tard, l'évêque Gotescalc, au retour d'un pèlerinage à Saint-Jaques de Compostelle, rapporte l'ouvrage de saint Ildefonse sur la virginité de Marie et développe en ce lieu la dévotion à la Mère de Dieu. Depuis cette époque, le pèlerinage à la Vierge ne cesse d'attirer les foules de pèlerins. La ville prend alors le nom de Puy-Sainte-Marie et devient une étape très fréquentée sur le chemin de Saint-Jacques. Le pèlerinage grandit. Les malheurs qui s'accumulent sur le pays au XIVe s. - guerre de Cent Ans, peste, famine, démence du roi, guerre civile, désarroi des consciences au cours du Grand Schisme d'Occident,... - intensifient la dévotion à la Vierge du Puy. Le 25 mars 1407, jour où l'Annonciation coïncide avec le vendredi saint, la foule apeurée, croyant à la fin du monde, se rappelant les multiples malheurs survenus au siècle précédent, se précipite en se bousculant dans les rues de la ville pour aller prier à la cathédrale. C'est l'origine du jubilé du Puy. Depuis cette date, il sera toujours renouvelé, chaque fois que le vendredi saint tombera le 25 mars. Les guerres de religion ouvrent une autre période sanglante. Le renouveau catholique se manifeste ensuite par une floraison d'œuvres multiples et diverses. La Révolution agrandit la superficie de l'ancien diocèse pour former le département de Haute-Loire, mais freine beaucoup l'élan religieux. Des prêtres réfractaires subissent la prison, la mort, la déportation. Au tournant du XIXe-XXe s., la législation anticongrégationiste, la loi de séparation des Églises et de l'État, la fermeture des écoles privées, les Inventaires, parfois tragiques, se présentent comme des barrières difficiles à franchir. Mais la vitalité de l'Église diocésaine réagit, vitalité de bon augure pour surmonter les difficultés futures. De nos jours, si les chrétiens sont moins nombreux, ils sont plus engagés. Cette constatation est un gage encourageant pour l'avenir.

EXTRAIT

Arrivée du christianisme en Velay

La conversion au christianisme, en Gaule et ailleurs, s'est opérée très lentement. Les Apôtres s'adressaient à des gens religieux et pieux quoique païens et superstitieux. C'est la grande différence avec le monde moderne où la prédication de l'Évangile, tout au moins dans notre vieille Europe, s'adresse à des gens qui ne croient plus à rien, sans transcendance, sans point de repère, ayant perdu le vrai sens des valeurs et de l'existence.
...
Nous sommes mal renseignés sur les débuts du christianisme dans la Cité des Vellaves : ils débouchent sur de grands vides et des légendes tenaces que les siècles ultérieurs ont voulu imposer. Les écrits contemporains, à l'exception d'une mention de Grégoire de Tours, sont pratiquement inexistants.
Ils est regrettable que les légendes tardives (début XIVe siècle), rapportées par le dominicain Bernard Gui (? v. 1331) et amplifiées postérieurement, soient venues occulter d'un voile opaque les origines chrétiennes du diocèse et semer la confusion sur cette époque sans doute passionnante. De plus, la longue procédure déjà signalée, entre les chanoines de la collégiale Saint-Georges à Saint-Paulien et ceux de celle de Saint-Georges au Puy, n'a fait qu'épaissir le voile.
Nous sommes donc obligés de nous contenter des vestiges paléochrétiens (fragments de sarcophages en marbre), dont certains remarquables attestent la présence d'une élite chrétienne urbaine aisée, établie à Anicium, au IVe siècle.

• Auteur : Pierre CUBIZOLLES
• Format : 16,5 x 24 cm, épaisseur 26 mm
• 528 pages
• Broché cousu collé, couverture souple avec deux grands rabats
• Ce titre comporte plusieurs annexes : liste des évêques, Principaux petits prieurés du diocèse, Églises et chapelles consacrées ou bénites, liste des saints honorés dans le diocèse
• Ce titre comporte également une importante Bibliographie, tables des illustrations et Table des matières
• Ce livre comporte quelques illustrations en noir et en couleur
• Poids: 1 kg

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