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Description du produit « Le Comte Drago et la Comtesse Braya (suite) - Annus Horribilis »
Auteur : Anne COURTILLÉ
Oyez, oyez bonnes gens, les nouvelles aventures du comte Drago et de la comtesse Braya, oyez, oyez, grands vassaux, petites gens, clercs et laïcs
les nouvelles aventures du comte Drago et de la comtesse Braya en cet an ..12 d'un temps fort ancien où les Roses, les Bleus, les Verts se déchiraient sans pitié.
En cet an ..12 où le roi Nicolas fut bouté hors du royaume par François II, où rien nallait plus dans le comté de Drago et de La Braya
Oyez, oyez ce nouveau récit de petits meurtres entre amis. Drago, La Braya, mais aussi Olnero, Lefouet, le Premier Baron, Escarcelou, Hadoui, Jolivilain, Pérou, Réseauvert, la baronne du Bas-Roi, les dames de Champradet ou du Sablon, Boutefeux, le vidame de Chamalières, Ilfonse, Bracasse, Porte-Liesse
Oyez, oyez bonnes gens, qui gravit les échelons finit par tomber de l'échelle !
EXTRAIT
Un drôle de début d’année
La porte s’ouvrit enfin. L’homme s’impatientait. Il avait laissé son cheval au bout du pont-levis et frappait en vain depuis un long moment. Une bouffée d’odeurs le saisit. C’est que Dame Odile, comme beaucoup de ses concitoyens, enfin ceux qui en avaient les moyens, faisait bombance. Viandes et volailles grillées et autres belles victuailles répandaient un fumet qui sauta au nez de l’homme.
– Qu’est-ce que c’est ? interrogea Dame Odile, surprise par cette intrusion à une heure aussi tardive, et pendant la nuit où l’on changeait d’année.
Elle n’avait guère de goût à être dérangée. Elle fit un signe péremptoire aux musiciens qui posèrent leurs violes et flûtes.
– C’est qu’il y a mort d’homme, répondit le visiteur qui avait vivement enlevé le chaperon protégeant ses oreilles du froid vif.
– Mort d’homme ? reprit la dame. Qu’est-ce ?
– Les soldats du roi…
L’homme triturait son chaperon de laine. Il n’avait pas l’habitude de s’exprimer ainsi devant la châtelaine de Montferrand qui l’impressionnait. Beaucoup redoutaient ses colères.
– Oui les soldats du roi ? l’encouragea-t-elle cependant avec l’esquisse d’un sourire, la mine gourmande.
– Il y avait dispute au-delà des remparts, ils sont venus mettre bon ordre et je ne sais comment, un homme est mort, répondit prudemment son interlocuteur conscient qu’il pouvait être mal séant d’en savoir trop. Dévoué mais prudent. Les grands de la cité n’étaient pas toujours reconnaissants.
– Au-delà des remparts ? répéta la dame. Elle avait joint les mains devant sa poitrine et levé les yeux vers la voûte de la grande salle où les convives n’osaient plus parler, ni manger.
Tous savaient que lorsque la dame de Montferrand cherchait ainsi l’inspiration vers le ciel, elle allait exprimer grande pensée et tous attendaient avec respect. Mais ils ne pouvaient savoir combien les idées se bousculaient dans la tête de leur dame. Un vrai tumulte comme toujours face à grand évènement. Prise de court, pendant ses agapes et amusements, elle avait besoin d’un léger répit. « Les soldats du roi, tuer un homme, voilà qui était trop beau, en ce début d’une année où les Roses allaient en découdre avec les Bleus pour tenter de leur ravir le royaume, elle ne pouvait rêver meilleur présage… »
Mais l’indécence de ses pensées, il y avait tout de même mort d’homme et de pauvres gens dans l’affliction, la fit revenir sur terre, détourner les yeux de la voûte où elle avait fait peindre à dessein une treille avec un semis de roses, et se retourner vers l’homme de plus en plus mal à l’aise.
– Mort d’homme, tu es sûr ? demanda-t-elle pour se donner encore quelques instants.
– Oui, dit celui-ci qui regrettait d’être venu.
– Le comte le sait-il ?
– C’est que… hésita l’autre.
– Parle ! C’était un ordre. Inutile de résister.
– C’est que… c’est que le comte et la comtesse ne sont pas au château, répondit-il sobrement.
– Ah, voilà pourquoi tu es là, il n’y a personne pour faire face aux ennuis, comme de coutume, on vient chercher la vieille Odile.
– Oui, madame, et si vous montez à votre tour, vous verrez qu’il y a urgence car la foule s’excite contre les soldats du roi et la ville peut être mise à feu et à sang.
– À feu et à sang…
Saisissant un camail de fourrure douillet, elle se jeta aussitôt dans l’escalier qui tournait sans fin jusqu’au sommet de la tour et émergea bravement dans le froid qui mordit son visage. Grimaçant, pestant, elle découvrit le spectacle. Au-delà des remparts, au-delà de la porte de Bise, il y avait feux partout et clameurs très distinctes.
– Et toi, tu ne pouvais pas me prévenir ! Furieuse, Dame Odile s’était tournée vers le garde qui portait sa livrée rose, timbrée de son écu à la roue d’argent et aux trois roses de gueules.
– Faites excuse, vous aviez recommandé de ne pas vous déranger !
Caractéristiques du produit « Le Comte Drago et la Comtesse Braya (suite) - Annus Horribilis »
- 90 pages, Format 125x185x3, Nouveau petit divertissement autour de la politique clermontoise
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