Auteur : Antoine BARRIÈRE
VERSION NUMÉRIQUE DISPONIBLE
Ce livre est la page d'histoire d'une grande entreprise industrielle vue sous un jour inhabituel. Un témoignage surprenant qui plaira ou choquera mais ne laissera pas indifférent. L'auteur, Antoine Barrière a été coursier dans la presse à 14 ans, cadre à 18 ans. Ses responsabilités dans les mouvement de jeunesse lui font découvrir le sens de l'engagement au service des défavorisés. Volontairement manuvre chez Michelin à 25 ans, il est ensuite devenu chef d'équipe et contremaître avant de reprendre une fonction de cadre. Syndicaliste, il a su faire le choix du réformisme par rapport aux courants révolutionnaires. Certains reprocheront à Antoine Barrière d'être antimarxiste, d'autre anti-libéral. Mais n'est-ce pas l'idéal pour construire une société au service de la promotion de tous les hommes ? Surtout dans le contexte de crise que nous subissons à cause des excès des uns et des autres. Certes Antoine Barrière n'apporte pas de solutions toutes faites dans ce livre, mais au moins, par des interrogations et des réflexions il obligera à la prise de conscience des vrais problèmes du monde du travail et à la finalité propre de l'homme.
EXTRAIT
Ouvrier chez Michelin
Après une entrevue avec M. Merle, chef de l'embauche, et une visite médicale auprès du Dr. Souty, chef du service médical, le 12 mai 1950 à cinq heures du matin je m'adresse au concierge de la porte de Solignat de l'usine de Cataroux (toutes les rues, cours et portes de l'usine sont désignées par le nom d'une commune du département du Puy-de-Dôme) pour prendre mon travail. Après avoir montré mon laissez-passer, le concierge m'indique la direction que je dois prendre pour rejoindre l'atelier auquel je suis affecté. Personne ne m'accompagne, à moi de me débrouiller. En cours de trajet j'interpelle un ouvrier qui certainement venait de terminer l'équipe de nuit. Il a l'obligeance et l'amabilité de m'accompagner jusqu'à la porte de T.V.A.
C'est Paul Chausson, le classeur, qui m'accueille en criant à la cantonnade : « Tiens ! Voilà le nouveau ».
Il me conduit au bureau du chef d'équipe...