Initialement à 35 € ce livre est proposé maintenant à 19 €
Auteur : René Visy
BABELIO AVIS DES LECTEURS
En 1848, il y avait ici, sur un promontoire du lieu dit « le chapitre », la plus belle église gothique de la région. Elle avait été bâtie par un grand seigneur, conseiller chambellan et premier sénéchal de Louis XI puis de Charles VIII et enfin de Louis XII, Robert de Balsac. Ce militaire intriguant renit aux rois des services suffisants pour en recevoir terres et donations qui en firent un opulent mécène. Ses pérégrinations et ses combats le conduisant en Aquitaine, en Italie, en Bretagne, en Champagne et en Artois. Sous l'influence de sa première épouse, Antoinette de Castelnau issue d'une grande famille du Haut-Quercy, puis de sa seconde épouse Lancia Fabri fille du gonfalonier de la République de Florence, il mit en oeuvre dans sa fondation pieuse du chapitre de Saint-Chamant, l'art raffiné de la fin du Moyen Âge français et des débuts de la Renaissance italienne. Hélas au XIXe siècle, la commune de Saint-Chamant, en charge de deux églises, décida de raser ce monument exceptionnel déjà bien dégradé. Le démembrement du mobilier intérieur, en partie acheté par les communes voisines de Saint-Illide et de Saint-Cernin, nous permet de retrouver un peu de cette richesse dont la qualité en fait l'équivalent d'oeuvres bien plus célèbres de l'art primitif français. Prix Grellet-de-la-Deyte, Académie de Clermont 2005 Illustré par de nombreuses photographies de Pierre Soissons, photographe d'art (Aurillac-Montsalvy).
EXTRAIT
LA COLLÉGIALE DE SAINT-CHAMANT
Ce grand seigneur, à la vie agitée que fut Robert de Balsac, pensa qu'il se devait d'être enterré dans le chœur de l'église qu'il allait construire. Il avait comme modèle quelques années plus tôt si l'on veut dire, Jean de Berry et d'Auvergne qui en 1392 avait reçu l'autorisation du pape Clément VII de fonder dans son palais à Bourges une « chapelle solennelle à l'instar de la chapelle royale de Paris pour la louange et la gloire de Dieu tout puissant, de la Vierge Marie sa mère et de tous les Saints ».
Le projet de Robert de Balsac était prétentieux. Dès 1483 il fit édifier cette église aux cinq chapelles rayonnantes accompagnée d'une Collégiale, un chapitre avec doyen et six chanoines à la nomination du seigneur du lieu, deux « personae choriales » deux sacristes et deux chapelains pour lesquels il fit élever des bâtiments d'habitation, un cloître, une librairie, réfectoires et jardins. C'est une bulle du pape Sixte IV qui autorise cette création.
On dit qu'il avait édifié cette Collégiale en repentir de toutes ses fautes passées, de toutes ses exactions, et peut-être, de l'assassinat de Jean V d'Armagnac. Tous ces moines qui allaient prier pendant des siècles autour de sa tombe étaient ainsi la garantie devant Dieu d'une action de Grâce pour l'éternité.