LE TRAIN DE PARIS

Éditions CRÉER

L'histoire d'une famille qui participe au XIXe siècle, au développement du chemin de fer. Des existences qui se transforment et basculent de la vie rurale à la vie citadine, avant le retour au pays.

1C-CRP019
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4C-CRP009

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Description

Auteur : Christian Izalguier.

Initialement à 55 € ce livre est vendu 29 €

L'histoire d'une famille qui participe au XIXe siècle, au développement du chemin de fer. Des existences qui se transforment et basculent de la vie rurale à la vie citadine, avant le retour au pays.

Extrait

Dans la fraîcheur matinale de ce mois d’août 1925, le sifflet strident de Paris-Saint-Flour-Béziers déchire la brume qui s’attarde dans la vallée de l’Allanche. Le panache de fumée craché par la locomotive mêle ses volutes aux bancs de brouillard qui dissuadent le soleil de venir réchauffer ces vallons retirés qui ourlent le Cézallier cantalien. Tout au long du parcours, depuis Bort-les-Orgues, s’égrène le chapelet des noms composés de ces petites gares de campagne qui desservent souvent deux bourgades. Des noms tellement évocateurs d’horizons si convoités qu’ils viendront des années après chatouiller sa mémoire: Antignac-Vebret, Condat-Saint-Amandin, Saint-Saturnin-Saint-Bonnet, Landeyrat Marcenat. Lové dans un recoin du compartiment, Henri surnommé alors « Bouboule » en raison de l’aspect joufflu de son visage, scrute du regard le paysage qui défile sous ses yeux encore embrumés par le long voyage qu’il vient d’effectuer depuis Paris-Austerlitz.  

Derrière les vitres, le décor s’anime soudainement, les remous de la rivière sauvageonne, les montagnes aux flancs couverts de résineux, les gras troupeaux qu’accompagne le tintement des clochettes, tout cela jaillit comme une bouffée d’air frais où se mêlent des senteurs, des saveurs si reconnaissables.  

Cela fait un an qu’il attend cet instant, un an passé dans cet appartement exigu et sans âme de l’est parisien, à deux pas des boulevards des maréchaux, un an gâché par la grisaille et la vie déjà trépidante de la capitale. Comme tant d’autres auvergnats exilés à Paris, son père alors employé dans les bureaux de la Compagnie des Chemins de Fer du Paris-Orléans, n’aurait pour rien au monde laissé passer ce sacro-saint rendez-vous annuel avec les montagnes cantaliennes. Oh certes, il ne dansait certainement pas la bourrée sur les quais de départ de Paris comme le faisait dès le début du siècle les premiers voyageurs des fameux trains Bonnet, lancés par le fondateur de l’Auvergnat de Paris et qui permettaient à ses compatriotes de revenir régulièrement et à bon marché au pays. Mais ces échappées vers le Cantal, Ferrière et la vallée de l’Alagnon étaient vécues comme le culte d’un lien presque charnel unissant la famille à la terre. Dans quelques instants, le long convoi parti la veille au soir de la gare d’Austerlitz arrivera en gare de Neussargues. La correspondance à sept heures vingt et une en direction d’Arvant sera prétexte à un étrange affairement de la part des hommes du rail. En un temps record, on y verra tout à la fois les « atteleurs » se charger d’accrocher les wagons, « l’acrobate » éteindre de l’extérieur les lampes des compartiments, d’autres cheminots vérifier et donner les ultimes soins à ce cheval monstrueux appelé locomotive, enfin « l’aboyeur » donner le signal du départ.  

Cette fois Henri sent l’arrivée à Ferrière imminente. Tout ce qui fait la saveur et l’ivresse de ces vacances au pied de Saint-Mary se bouscule dans sa tête, avec la clé des épisodes dont il se réjouit d’avance, les parties de pêche aux vairons et aux écrevisses sur les rives caillouteuses de l’Alagnon, la pompe aux pommes dégustée chez la tante Millette du Pont du Vernet où l’on se rendait la plupart du temps à pied en cheminant dans la vallée, les farces, les escapades, les menus larcins accomplis en compagnie des cousins descendus eux aussi de Paris et puis, ce rendez-vous sacré avec la fête patronale du 15 août où le village ressemblait alors à une immense réunion de famille où se mêlaient tout à la fois les exilés venus de Paris l’espace d’un été, afficher parfois tapageusement leur réussite, et les autochtones accrochés à cette terre d’Auvergne, à la fois admiratifs et envieux à l’égard de ces parents expatriés plus tout à fait auvergnats mais jamais vraiment parisiens. Le train, toujours le train! Sans lui Jean-Pierre n’aurait pas épousé une fille du Cantal, sans lui, il n’aurait pas fait souche pendant vingt ans dans ce quartier de la gare du 13e  arrondissement où à chaque coin de rue on respirait une atmosphère à la Zola, sans lui, Henri son fils, employé du Paris-Orléans n’aurait pas rencontré une jeune couturière du 20e  arrondissement. Et bien sûr, sans lui, Bouboule ne serai pas là. Le train, c’est la moelle épinière, c’est le cordon ombilical, c’est l’organe vital de la famille.

Caractéristiques

  • Auteur : Christian Izalguier
  • Format à l'italienne 30 x 24 cm, épaisseur 16 mm
  • 132 pages
  • Une mise en page originale très illustrée
  • Couverture cartonnée toilée avec jaquette pelliculée
  • Relié tranchefile
  • Illustré de Cartes postales anciennes, documents d'archive, photos couleur
  • Complété d'un arbre généalogique

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