Auteur : Claude TUOT et Christiane FOURNIER
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Les sculpteurs de la cathédrale de Reims ont créé des gargouilles qui ont toujours été méprisées parce qu'elles étaient marginales et utilitaires. Ce sont pourtant des oeuvres à part entière, des témoins discrets de la vie des hommes des siècles passés et des grands moments de la construction et des restaurations de la cathédrale. Nous transmettent-elles un message ? Claude Tuot, professeur, et Christiane Fournier, guide conférencière, nous emmènent dans cette recherche à travers le temps.
Présentation de la table
Introduction
La fonction des gargouilles
L'historique
Le décor
La symbolique
Les sculpteurs
Le carnaval
Les gargouilles de la façade occidentale : un ensemble unique
Le théâtre
Le charivari
Conclusion
Annexes
Bibliographie
Crédits photographiques
Extrait
Les sculptures de la cathédrale ne jouissent pas toutes de la même notoriété. L'Ange au sourire, par exemple, monopolise l'attention à juste titre : connu dans le monde entier, il est exceptionnel. Mais ce chef-d'œuvre, et d'autres, trop nombreux pour être cités ici, et que chaque étape des restaurations récentes met davantage en valeur, occultent d'autres sculptures exceptionnelles. Les gargouilles en font partie. L'ensemble qu'elles forment sur la cathédrale de Reims est unique au monde, par la taille, le matériau et le sens qu'elles délivrent. Elles restent pourtant pratiquement ignorées. On les regarde, on sourit, on ne les voit pas. Ces 88 gargouilles qui jaillissent tout autour de la cathédrale sont-elles fonctionnelles, décoratives ou symboliques ? La fonction des gargouilles Promenez-vous un jour d'orage le long de la cathédrale et vous verrez très vite qu'il faut éviter de passer à l'aplomb de ces gargouilles... de véritables trombes d'eau tombent avec force sur le passant distrait ! La gargouille est à l'origine une pierre creusée en forme de gouttière, souvent doublée de plomb, par laquelle s'écoule en quelques minutes toute l'eau de pluie venant de la toiture d'un édifice. Elle la projette loin du mur afin de le protéger de l'humidité. On parlait, au Moyen Âge, de « gargole », de « gargoulle », termes venant des radicaux « garg » = gorge, et « goule » = gueule. Ces gueules vont devenir de plus en plus saillantes et expressives. La pluie tombant sur la toiture glisse sur les plaques de plomb constituant la couverture et coule dans des chéneaux ceinturant l'édifice à la base du toit, là où l'on circule lors de la visite des parties hautes. L'eau s'engouffre alors dans des orifices aménagés tous les deux mètres environ et s'évacue directement à l'extérieur par les gargouilles hautes, ou bien s'écoule sur les volées supérieures des arcs-boutants ingénieusement creusés en gouttières, elle descend ensuite par des tuyaux verticaux vers les chéneaux inférieurs et ressort par les gargouilles basses. (voir annexes et schémas)