LA BALADE DES GENS NERVEUX

Éditions CRÉER

À travers ce roman allègre et facétieux. Pascal Descos et Firmin Levhieu nous entraînent dans une histoire digne des meilleurs polars de Frédéric Dard.

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18,00

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Description

Auteurs : Pascal DESCOS & Firmin LEVHIEU

BABELIO AVIS DES LECTEURS

La balade des gens nerveux est l’histoire à peine romancée d’un jeune homme qui aimait les femmes, le rock un peu faisandé, et le Macallan hors d’âge. Il se voyait vivre ainsi deux ou trois siècles jusqu’au jour où, pour avoir avoué à une collègue de bureau que sa femme le trompait, il fut amené à rencontrer Jean-Sébastien Bach et la fille de Peter Pan. Il croisa aussi quelques cadavres, tua lui-même une pauvre fille de Basse-Auvergne. Il renfloua les caisses d’un ordre chevaleresque, passa quelques heures en prison et fit l’amour à des anges et à des démons. Mais comble de tout, il fut contraint de boire une bouteille entière de vin d’orange, lui qui n’aimait que le vieux whisky.
À travers ce roman allègre et facétieux, Pascal Descos et Firmin Levhieu nous entraînent dans une histoire digne des meilleurs polars de Frédéric Dard.

 

EXTRAIT 

Erreur de la banque en votre faveur
2009 - avec Gérard Lanvin

Voilà, c’est la fin. Putain, je ne pensais pas que ça arriverait un jour. Finie la cavalcade. Le type qui vient de m’appeler n’est pas un humaniste. Voix grasse, baveuse. Demain dix heures au service de police judiciaire, a-t-il dit. Et pas dix heures cinq, sinon on vient vous chercher. Tu parles d’une réjouissance : les flics à l’agence, les menottes, tout le folklore. Il ne me laisse pas le choix. Dix heures, ça ne m’accorde même pas vingt-quatre heures de sursis, comme dans les films.
Pourquoi ne sont-ils pas venus me cueillir chez moi ? Ça aurait pu les faire bander, ces connards. Ma femme en larmes, le quartier aux aguets, les voisins qui se rincent l’œil, toute la saloperie humaine bien étalée. Peu importe, de toute façon, c’est la fin. This is the end, my only friend, the end. Demain, tout le monde saura. Ma femme Marjolaine et mes parents, mes amis, mes cons de voisins, la concierge et le patron du Bar du Midi, oui, le monde entier saura. Je suis un voleur. Même pas un voleur, un magouilleur, une petite fiotte. J’aurais préféré tomber pour l’attaque du train postal. La médiocrité, il n’y a rien de pire. Pour être franc, je me fous de mes voisins, je me fous de ma concierge, je me fous de la terre entière. Et même de Marjolaine. Elle n’aura plus qu’à sauter dans les bras de son grand connard. Hugues, elle n’a pas trouvé mieux comme prénom pour me tromper. Qu’ils aillent en paix les deux tourtereaux. C’est pour mes parents que ça me tiraille l’estomac. Non pas que je sois en excellents termes avec eux, mais ces bons petits vieux n’ont pas mérité ça. Je les aurais donc emmerdés jusqu’à la fin.
J’ai les mains qui tremblent maintenant. Je sais ce qu’il me faut. Les Clash et un verre de Macallan. Mais je n’ai rien d’autre sous la main qu’une boîte de chewing-gum à la menthe. Ils m’aident à tenir quand l’envie de fumer est trop forte. Je me frotte le cou, je transpire. Jamais bon signe, ça. Je n’ai plus personne jusqu’à midi. Quand le flic a appelé, je venais de terminer avec les Jeunet. L’horrible petit couple Jeunet qui-veut-acquérir-un-appartement-à-Montjuzet-avec-un-crédit-à-taux-fixe. J’ai envie de leur filer des claques toutes les cinq minutes quand ils sont devant moi. Ils ont des têtes à offrir des cadeaux achetés chez Nature et Découverte.
Personne d’ici midi, ça veut dire une demi-heure à traiter mes dossiers, mais aussi une demi-heure pour réfléchir et trouver une échappatoire. Faux-fuyant, subterfuge, esquive, dérobade, tous ces mots je les ai entendus depuis que je suis né. Mais celui que je préfère c’est bien échappatoire. Ça vous a un petit air guilleret, champêtre, qui vous exonère presque de toute crapulerie. Il faut dire que des échappatoires, j’en ai pratiqué dans ma vie. Dès l’enfance, quand je rattrapais un mensonge par un autre puis le nouveau mensonge par un troisième, toujours plus gros. Je n’aimais pas spécialement mentir, je ne faisais jamais ça pour le plaisir, comme certains, mais je le faisais sans honte non plus. C’était un moyen de m’esquiver, d’éviter l’engueulade. Lorsque j’ai commencé à travailler à la banque, j’ai appris comment s’appelait ce genre de pratique. C’était de la cavalerie. Depuis tout petit, je fais de la cavalerie. Ce nom me plut tout de suite ; j’étais un cavalier, un type qui ose et qui s’échappe. Et surtout un type qui fait ce qu’il veut, au moment où il le veut, car tel est son bon plaisir. C’est ça qui m’a perdu, depuis que je suis né : mon bon plaisir.
Plus que vingt minutes avant midi. Faut que j’arrête avec mes souvenirs à la con. Comme je n’ai aucune idée lumineuse pour me sortir de ce merdier, je monte chez Daniel. Gentil Daniel qui a gobé mes vagues explications lorsque les clients ont réclamé des éclaircissements sur certains mouvements de fonds. J’ai parlé d’erreurs de gestion et ça lui a suffi. Maintenant, je suis devant lui. Toujours cette tête de fayot consciencieux, sa barbiche et sa mèche plaquée sur le front, son pull col en V, sa cravate couleur de feuille morte. L’été, il porte des sandales avec des chaussettes. Pauvre Daniel. Il ne sait rien de la grenade qui va lui péter dans les couilles demain aux alentours de midi. Fin de carrière mon bon Daniel. Clermont-Ferrand, tout le monde descend. Pour l’heure, il me regarde. Disons plutôt que ses yeux affolés croisent de temps à autre mon regard. C’est qu’il réfléchit, le bon Daniel. Je viens de lui dire que, demain, j’ai besoin de ma matinée. Alors il hésite. Ces derniers temps, depuis le suicide d’un gars de Montluçon, les consignes de la caisse régionale sont claires : il faut prendre en compte le bien-être des salariés. Mais d’un autre côté, je lui fous son plan de charge en l’air.
— Qu’est-ce que vous avez tous aujourd’hui ? Tout à l’heure, c’est Dolores qui me demande son après-midi et maintenant toi qui veux ta matinée de demain.
— C’est important, j’ai un rendez-vous chez le médecin.
— Rien de grave ?
— Non, mais il doit... Il doit me prescrire un renouvellement...
Je suis vraiment peu inspiré. Daniel prend le planning du bureau dans un de ses tiroirs et ses yeux cessent enfin de rouler d’un bord à l’autre.
— Okay, c’est bon. On s’arrangera. Tu reviens à quelle heure ?
— À treize heures trente, à l’ouverture.
— Bien, c’est noté.
[...]

 

Caractéristiques

  • Auteur : Pascal Descos & Firmin Levhieu
  • Format 15 X 21 cm
  • 216 pages
  • Ouvrage collé couverture souple
Avis clients (2)
  • Aucune contrepartie n'a été fournie en échange des avis
  • Les avis sont publiés et conservés sans limite de temps
  • Les avis ne sont pas modifiables par le client
  • Les motifs de suppression des avis sont disponibles sur nos Conditions Générales
  • Les avis sont triés par date de publication
5/5
5/5

Cléophée

5/5

Drôle, bien écrit. Je me suis régalée à la lecture de ce livre.

Bram Stocker

5/5

Ce roman fume comme un volcan, crépite comme un incendie. Picaresque, truculent, leste et moral à la fois. Mérite de passer les frontières de la vieille et noble Auvergne.

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