A DIEU NE PLAISE

Éditions CRÉER

Un plongeon au cœur d'un XIIIe siècle plein de contrastes, entre le raffinement de l'amour courtois et la cruauté de la guerre contre les Albigeois. Les dialogues de ce roman émouvant sont rédigés en français de l'époque.

1C-CRH040
CRH040-4C

23,00

En stock

Description

Auteur : Martine HERMANT

BABELIO AVIS DES LECTEURS

VERSION NUMERIQUE DISPONIBLE

Robert Merle avec sa série d'ouvrages « Fortune de France », avait ouvert la voie des romans historiques conservant le langage de l'époque décrite.         
Martine Hermant remonte plus loin dans le temps an nous livrant une histoire du Moyen Âge où tendresse et violence traversent le récit.         
Vous allez revivre avec Lysandre les joies les émois et les peurs qui peuplent son univers.         
Vous approcherez avec inquiétude le sorcier Viez Garol et sa fille l'Herminia secondés par des loups, que craignent les villageois mais que ces derniers vont consulter pour être guéris de leurs maux.        
Vous découvrirez la grande foire la Saint Ambroix de bourges et son animation au pied de la cathédrale, les tournois avec leur faste et leur violence, et puis la rencontre avec l'amour courtois que des dames de haute lignée professent pour essayer de réduire le comportement brutal des hommes.        
Vous approcherez les « parfaits », pourchassés par la croisade des Français du Nord, leur calme et leur bonté qui séduira Anieuse, la suivante de Lysandre au cours du pèlerinage jusqu'à Orcival en expiation imposée par son époux et seigneur.         
Une grande fresque animée qui vous tiendra en haleine au cours de ce voyage du Berry à l'Auvergne.

Voir les critiques sur Babelio

 

EXTRAIT

CHAPITRE 1 LA DAME

  « Point de plorerie... contretenir à si sotoarte feblece... »
   Lysandre s'appliquait à garder les paupières closes.          
   « A Dieu ne plaise que Géraud merquie ma doliance ! »
   Une haleine chaude lui effleura le visage, un baiser moite se posa sur son front, mais ce qu'elle redoutait ne s'enchaîna pas : Géraud s'éloigna de la couche. Elle osa l'observer entre ses cils : il enfilait sa chemise, sans se hâter, devant la présence discrète du valet, l'inévitable Pierre Bec-Clos qui avait déposé dans l'angle de la chambre une cuve fumante d'eau chaude pour les ablutions.         
   « Ne peut-il aller viaz ? Il alente a tot ses chausses... Quelle longuece pour desmetre cotte et surcot de la perche et s'en afubler ! Va-t-il départir, à la parfin ? Nenil... il reverte et s'aproismie derechef de la couche »            Lysandre referma précipitamment les yeux et soupira doucement. Il se contenta de redresser le chevecier que Pierre Bec-Clos avait secoué sous la tête de son maître pour le tirer du sommeil.  
    Géraud se décida enfin à gagner l'oratoire voisinant la chambre, Pierre Bec-Clos disparut derrière lui en emportant le baquet. Lysandre put relâcher sa feinte. Elle ouvrit un regard trouble sur la pièce sombre.
   L'effort qu'elle avait fourni pour paraître endormie avait sur l'instant engourdi son découragement qui, délivré maintenant de toute contrainte, put revenir à la charge avec plus de virulence pour avoir été entravé. Lysandre se laissa submerger par le flot brûlant des larmes qui jaillit librement pour inonder ses joues. Elle tenta vainement d'en endiguer le cours mais aucune nécessité ne se présentait pour l'y aider, pas même le remords d'avoir manqué aux trois signes de croix du réveil de la conscience. Elle se retourna face contre l'oreiller, étouffant ces humiliants sanglots, pensant brusquement que Margue-la-Mère ne devait absolument pas être témoin de sa défaillance ! Cette perspective, plus que tout, agit sur sa volonté. Essuyant fébrilement l'intimidante meschine et s'acquitta rapidement, quoique un peu tard, des signes de superstitieuse piété.               L'autoritaire matrone intervenait habituellement peu de temps après que Pierre Bec-Clos ait averti la maisnie du lever du maître. Son apparition commençant sérieusement à se faire attendre, Lysandre supposa que Géraud avait donné des ordres pour qu'on la laissât reposer plus longtemps. Ceci ne manquerait pas de soulever les réflexions ironiques de Margue-la-Mère qui relevait chaque occasion de souligner la dolence de la jeune épousée... Mais Lysandre remerciait mentalement son époux du sursis qu'il lui octroyait. Ce répit lui permettrait sûrement de reprendre empire sur elle-même, avant d'affronter la nouvelle journée.         
   Elle entendit vaguement sonner prime, confuse de penser que chez son père, on n'eut pas toléré qu'elle laissât passer la messe en faisant fi de l'appel des cloches. L'exigence religieuse était moins sévère à Boisgésir où, si Géraud tenait à ses devoirs, il ne s'offusquait pas qu'on remplaçât la messe de prime par des heures dites avec application dans l'oratoire de la chapelle. Elle ne pouvait que s'en réjouir, non que ses pratiques de piété fussent relâchées, mais le jeûne prolongé jusqu'à la grande-messe de tierce la mettait à la torture.    

plorerie : pleurs, larmes en abondance 
contretenir : s'opposer, résister 
sotoart : sot 
feblece : faiblesse 
merquier : marquer, remarquer 
doliance : tristesse, affliction 
viaz : vite 
alenter : ralentir
tot (a) : avec 
longuece : prolongation 
desmetre : enlever 
cotte : longue tunique portée par les deux sexes 
surcot : vêtement long porté sur la cotte 
afubler : vêtir 
départir : partir, s'en allez 
parfin (à la) : à la fin 
nenil : non 
reverter : retourner, revenir 
aproismier : approcher, s'approcher de 
chevecier : oreiller 
meschine : servante noble 
maisnie : ensemble des personnes qui habitent la maison, la grande famille avec les domestiques.
prime : 1ère heure du jour 
tierce : env. 9 heures du matin

Caractéristiques

  • Auteur : Martine HERMANT
  • Format : 16,5 x 24 cm, épaisseur 34 mm
  • 448 pages
  • Bibliogrphie
  • Glossaire
  • Chants et textes
  • La première occurrence des termes du moyen-âge sont en notes de bas de page et dans le glossaire
  • Poids : 767 gr
Avis clients (1)
  • Aucune contrepartie n'a été fournie en échange des avis
  • Les avis sont publiés et conservés sans limite de temps
  • Les avis ne sont pas modifiables par le client
  • Les motifs de suppression des avis sont disponibles sur nos Conditions Générales
  • Les avis sont triés par date de publication
5/5
5/5

Lydia

5/5

Je place ce roman sur le haut du panier, autant le dire tout de suite. Mais qu'est-ce qui le différencie d'un autre, allez-vous me demander ? Son originalité. D'entrée de jeu, le lecteur est non seulement plongé dans le paysage médiéval mais également dans la langue puisque Martine Hermant a privilégié celle-ci dans les dialogues des personnages. Et je suis admirative, croyez-moi, devant le travail accompli. Je me dis qu'il a dû lui falloir un temps fou pour réussir ainsi à rédiger toutes les paroles dans cette langue certes admirable mais ô combien difficile puisqu'il existe des contraintes dues aux variantes. Mais bon, je ne suis pas là pour faire un cours de linguistique (je m'auto-censure car je me vois déjà dériver...). Alors, certes, il n'est pas évident au départ de comprendre tout de but en blanc mais je vous rassure : les termes sont traduits au bas des pages. Et au bout d'une dizaine, vous n'aurez même plus besoin de les regarder. Cela apporte une véritable valeur ajoutée dans ce roman puisque le lecteur ne peut pas être plus proche de ses personnages. Il est passé de l'autre côté du miroir, a fait un bond dans le passé.

Il y a un sacré travail derrière ce texte. La plume est là ensuite pour nous retranscrire sa passion pour cette période. Un grand merci chère Martine pour ce fabuleux texte !

Rédigez un avis sur le produit « A DIEU NE PLAISE »

error check_circle
error check_circle
error check_circle
Paiement sécurisé
Commandez en toute sécurité
Service client
À vos côtés 7j / 7 !
06 33 33 03 82
Satisfait ou remboursé
7 jours pour changer d'avis
06 33 33 03 82
Livraison par la Poste en Colissimo suivi ou Colis simple à votre convenance.
1C-CRH040

A DIEU NE PLAISE n'est plus disponible actuellement.

Vous souhaitez recevoir un email dès que ce produit est en stock ?

Boutique propulsée par Wizishop

Je n'ai pas de compte,
je m'inscris

J'ai déjà un compte,