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Auteur : Jacques BAUDOIN
BABELIO AVIS DES LECTEURS
Premier volume d'une série consacrée à l'étude détaillée de la sculpture flamboyante en Occident, cet ouvrage introduit le lecteur dans l'ambiance de la fin du Moyen Âge. À la suite d'une période de malheurs engendrés par les guerres et les épidémies, l'Europe connaît une brusque explosion de vitalité et de prospérité, débutant selon les pays entre 1350 et 1450. La mentalité, transformée par les épreuves, s'exprime par un art renouvelé, tourmenté dans ses formes, réaliste dans ses figurations, considérablement enrichi dans son iconographie. L'imagerie elle-même change d'affectation. De moins en moins liée à l'architecture, elle devient le plus souvent, mobilier d'église. Du même coup, ses auteurs s'affranchissent de la tutelle du maître d'ouvre. Ils sont alors des imagiers indépendants, dont la personnalité est nettement affirmée, et dont l'identification, basée sur les textes, les comparaisons stylistiques ou les marques individuelles, est un des attraits majeurs de la période flamboyante. Aussi a-t-il paru indispensable de dédier ce premier ouvrage sur la sculpture flamboyante aux GRANDS IMAGIERS D'OCCIDENT, en essayant de les faire revivre à travers les commandes, les choix des matériaux, les techniques d'exécution, jalonnée d'importantes mutations. Ainsi surgissent quelques grands noms d'artistes jugés responsables des principales étapes de cette évolution : André Beauneveu, Peter Parler, Claus Sluter, Konrad Kuene, Jacques Morel, Nicolas de Leyde, le Maître de 1508. Ces différents artistes sont associés aux membres les plus proches de leur entourage : prédécesseurs ou disciples immédiats. Parallèlement, l'étude met en valeur un certain nombre de pôles européens. Tels sont : Paris et Bourges, Prague, Dijon, Cologne, Avignon, Stasbourg, Troyes.
EXTRAIT
LE MÉTIER D'IMAGIER
L'âge flamboyant est le grand moment des imagiers, ou tailleurs d'images, que l'on nommera sculpteurs à partir de la fin du XVème siècle et qui sont groupés avec les peintres dans une corporation commune. Le métier d'imagier, qui interfère souvent avec les activités voisines, telles que peinture et architecture, résulte d'une lente élaboration. Au cours de la période antérieure, les bâtisseurs des cathédrales se partagent entre deux corps de métier : des maîtres d'ouvre ou maîtres-maçons et des tailleurs de pierre ou maçons. Les premiers, qui assument la conduite des travaux, remplissent à la fois les fonctions d'architecte et de sculpteur. Leur notoriété s'affirme à travers des textes, des inscriptions et des épitaphes. Les seconds sont beaucoup moins connus en raison de l'effacement de leur rôle, ce sont des exécutants où se confondent artisans et artistes. Mais bientôt, le développement de l'art funéraire amène l'apparition de tombiers, qui apprennent leur métier sur les lieux d'extraction de la pierre et qui se consacrent exclusivement à la taille des images. Les tombiers se recruteront donc en des régions favorisées par les matériaux, comme la vallée de la Meuse (Jean de Liège), le Hainaut (André Beauneveu, Jean de Thury, Janin Lomme), l'Aragon (Jean de la Huerta), la Bavière (Hans Haider) et la Franconie (Tilman Riemenschneider). Ainsi se crée un corps de métier, spécialisé en imagerie, qui va tendre à restreindre les attributions des maçons.