ATTENTION CE TITRE EST BIENÔT ÉPUISÉ
Auteur : Jacques FONTAINE
Faire la fête, c'est bien d'abord partager un repas, et de préférence un repas supérieur à l'ordinaire, ou du moins différent de celui de tous les jours. Car on peut très bien créer une réelle joie collective autour de mets simples mais inhabituels : une fondue, un plat exotique, des crêpes ou même des sandwiches. Mais enfin, ces pratiques modernes n'étaient pas de mise dans la tradition de l'accueil auvergnat ! L'ambition et l'orgueil de toute maîtresse de maison y fut toujours de bien recevoir, de "mettre les petits plats dans les grands", de dépenser plus largement, et de servir un menu plus copieux et plus recherché. Parlant de l'état d'esprit qui régnait dans les familles de Limagne au début de ce siècle, familles que l'on disait pourtant "regardantes", Marcel Laurent note : L'idée de la fête était indissolublement liée à la mangeaille. Les sentiments n'étaient pas négligés, mais ils se matérialisaient dans ce souci de bien nourrir ceux que l'on reçoit, parents ou amis. Certes, de nos jours, la fête, notamment en ville, se marque plus volontiers par un repas rendu exceptionnel à la fois par ce que l'on mange et par le cadre où on le prend, restaurant ou salle d'apparat. Quelques décennies auparavant, le repas se prenait à la maison, mais afin de permettre à la maîtresse de maison de participer elle-même à l'allégresse générale, on confiait la cuisine à des voisins bénévoles (à charge de réciprocité) ou à des spécialistes rémunérés. Cependant, la vraie tradition rurale était que tout se fasse à l'intérieur de la famille, et cette tradition est restée bien vivante jusqu'à nous.