Auteur : Alexandre Andraud
Cet ouvrage écrit il y a plus de cinquante ans, mais publié seulement au début du XXIe siècle fera sentir, à travers la monographie d'une commune de montagne du centre de la France, combien l'évolution des campagnes a pu bouleverser les modes de vie traditionnels, en deux générations. On y découvrira aussi les capacités d'adaptation des populations rurales confrontées à ces évolutions rapides et inexorables. Prix d'économie rurale Sully-Olivier de Serre.
EXTRAIT
La commune de Cheylade est située dans la vallée du même nom, où coule la petite Rhue qui prend naissance au Puy Mary et s'oriente vers le Nord. De ce sommet, un des vestiges de l'ancien volcan cantalien partent ainsi huit vallées imitant les rayons d'une roue dont le moyeu serait le Puy Mary. L'étendue de la commune déborde sur les deux plateaux qui longent la vallée, l'un à l'Est le Limon, l'autre à l'Ouest : le plateau de La Font Sainte. Avant 1836 la commune du Claux faisait entièrement partie de celle de Cheylade. La scission eut lieu à cause de l'importance du bourg du Claux et des hameaux environnants. Elle eut pour conséquence une rivalité opiniâtre entre la commune mère et la nouvellement créée au sujet des bois et montagnes sectionnaires (appartenant aux sections). Cette rivalité existe encore de nos jours. La vallée de Cheylade, d'origine glaciaire, entame profondément les roches volcaniques (basaltes, trachytes, andésites, auxquelles s'ajoutent des tufs et conglomérats de ces roches). Malgré cette entaille profonde, les roches cristallines anciennes ne sont apparentes qu'en un point restreint : granulite de Pradines. Cette tâche est bien trop restreinte pour influer sur la richesse du sol. La vallée de Cheylade fait partie d'une région géographique bien individualisée : le Cantal, les Dores, le Cézallier et l'Aubrac qui ont été le sujet de l'ouvrage de Monsieur Alfred Durand, ouvrage que nous nous garderons d'apprécier mais que nous admirons.
« La Vie Rurale » A. Durand