Auteur : Pierre-Robert Leclercq
BABELIO AVIS DES LECTEURS
Bonheurs et malheurs d’une vie d’écrivain. Sur fond d’humour, une évocation des cocktails,
salons, émissions et prix littéraires. Des rencontres professionnelles souvent devenues amitiés et des
correspondances exceptionnelles. Dans le domaine littéraire, Marcel Jouhandeau, Henry de Montherlant, Hervé Bazin, Jacques Maritain, Clara Malraux, Denis Tillinac, une dizaine d’autres ; dans le domaine de la scène et de l’écran, Michel Bouquet, Daniel Gélin, Nina Simone, Jean Vilar, Pierre Fresnay, Michel Simon, Curd Jürgens, Béatrice Agenin, Claude Rich, Delphine Seyrig, Michel Piccoli, vingt autres. Un récit riche en surprises sur un demi-siècle de la vie littéraire.
Auteur de romans, essais, pamphlets, biographies, Pierre-Robert Leclercq a obtenu le prix Radio de la
Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques pour l’ensemble de son oeuvre de fictions radiophoniques.
TABLE
Ils sont tout de même 15 % ......................................5
Il ne serait pas écrivain, voilà tout...............................9
Initiation chez Satan aux colombes............................15
Vous m’avez bien dit que vous écrivez ? .....................29
Leçons de plan de carrière.........................................35
L’ombre et la proie.....................................................45
Entracte au Montansier..............................................51
Deux histoires de fromage..........................................57
Avec ou sans images.................................................63
Etre en maison..........................................................75
L’intrus .....................................................................87
Rencontres................................................................93
Zoos et mangeoires...................................................111
Les chiens et les réverbères.......................................115
Pour envelopper le cabillaud.......................................123
Phase terminale........................................................139
EXTRAIT
ILS SONT TOUT DE MÊME 15 %
Le vrai écrivain n’est pas celui qui raconte des histoires,
mais celui qui se raconte dans l’histoire.
La sienne et celle, plus vaste, du monde dans lequel il vit.
Philip Roth
Il n’est pas toujours facile de définir une fonction. Ainsi pour le Petit Larousse illustré de 1905, premier du nom, l’écrivain est un auteur, homme ou femme, qui compose des livres ; pour le Larousse d’aujourd’hui, une personne qui compose des ouvrages littéraires ; pour l’Académie française, une personne qui, par vocation, par profession,
compose des ouvrages de littérature ; pour Littré, avec Grévisse l’un des deux maîtres de tout écrivain, un poète en composant une tragédie, et un mathématicien en composant un traité de géométrie sont des auteurs. Mais écrivain ne se dit que de ceux qui ont écrit en prose des ouvrages de belles-lettres ou d’histoire.
À ces définitions, Robert n’a pas ajouté la sienne, encore qu’on puisse l’apercevoir a contrario, dans une page de Diarrhée de diariste1.
Sous le pseudonyme de Saint-Lorges, vient de paraître un énième pamphlet contre l’Académie
Goncourt. On y trouve, en neuf coups de pinceaux, le portrait de l’écrivain tel qu’on le conçoit
aujourd’hui. Il ne pense qu’à être lauré ; il déteste les critiques qui n’encensent pas ses oeuvres ; il
est à treize heures dans un bar, à quatorze dans un restaurant, à seize à une terrasse, vers minuit
dans une boîte ; il manoeuvre pour être des auteurs préférés du président de la République ; il est reçu
chez des confrères fortunés où cigarettes, whisky et petites pépées aident à atteindre le matin ; il
emmerde ses attachées de presse pour qu’elles lui obtiennent plusieurs télés ; il est prêt à se donner
au premier éditeur ou première éditrice venu(e) comme les chiens encagés de la SPA se jettent sur
le possible propriétaire libérateur ; il porte une étiquette politique mais sait se faire la mine et le
vocabulaire d’un anarchiste, de préférence de droite ; il bande pour les femmes du monde ou les
hommes d’un peu partout ou les collégiens ou les collégiennes - il peut cumuler.
1- En 1969, Robert commence son journal auquel il donne ce titre. Abandonné et repris plusieurs fois jusqu’à sa disparition, il s’agit plutôt de Mémoires qui restent inédits. Ils ont servi au présent ouvrage et seront sans doute un jour édités.
