La Proposition

Éditions CRÉER

Une peintre oubliée, mais pas son oeuvre ! Il faut gratter la signature d’artistes plus connus pour trouver la sienne sur des tableaux hollandais du Siècle d’or. Maître reconnu par la Guilde de Saint-Luc de Haarlem, elle aurait cessé de peindre dès son mariage.

1C-WEB-CRH057
monogramme NB
NUM-LA PROPOSITION-10-11
4C-500-CRH057
MP-LA PROPOSITIONCOUV

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Description

Auteur : Anne Comtour
Préface : Marie-Jo Bonnet

Une peintre oubliée, mais pas son oeuvre !
Il faut gratter la signature d’artistes plus connus pour trouver la sienne sur des tableaux hollandais du Siècle d’or.
Maître reconnu par la Guilde de Saint-Luc de Haarlem, elle aurait cessé de peindre dès son mariage.
Où est donc la vérité ?
Et qui était cette femme redécouverte après trois siècles d’oubli ?
Dans ces pages colorées, joyeuses, à l’image des tableaux de Judith Leyster, Anne Comtour ouvre le rideau : non, Rembrandt n’était pas le seul grand maître !

 

EXTRAIT DE LA PREFACE

Préface

Judith Leyster

Le choix de La Proposition comme photo de couverture et titre de la biographie de Judith Leyster ouvre, pour nous lecteurs et lectrices du XXIe siècle, la passionnante question du point de vue en art.
Qu’est-ce qui donne de la valeur à une œuvre d’art, demande Anne Comtour avec ce choix singulier ? Et qu’est-ce qui fait qu’une artiste comme Judith Leyster a pu être « oubliée » pendant deux siècles après avoir peint ce tableau ?
Du point de vue des hiérarchies académiques, La Proposition, ou sous sa forme longue Homme proposant de l’argent à une jeune femme, est rangée dans la catégorie peinture de genre, c’est-à-dire celle qui représente des scènes de la vie quotidienne dépourvues d’enseignement biblique, philosophique ou historique. Notons d’ailleurs qu’en ce début du XVIIe siècle hollandais, Judith Leyster s’inscrit dans le courant des peintres de Haarlem, qui montrent tous des scènes de cabaret, de musiciens ou de « joyeuses compagnies » comme Frans Hals ou Jan Miense Molenaer ont pu en immortaliser.
Dans La Proposition, la scène se concentre sur une banale histoire d’un homme qui propose de l’argent à une femme pour acheter ses charmes. Proposition de multiples fois traitée dans l’histoire de l’art.
Sauf que ce qui change ici, c’est le point de vue.
On voit deux personnages. Un homme, à gauche, debout, le coude appuyé sur un guéridon sur lequel est posée une bougie. Sa main gauche touche l’épaule de la jeune femme, penchée sur son ouvrage, et qui ne semble pas être perturbée par l’intrus. La scène est éclairée par la bougie qui met en valeur la blouse blanche de la femme qui contraste avec le côté gauche de son corps comme plongé dans l’obscurité. Il faut s’approcher du tableau pour voir plus précisément les mains des deux personnages, peintes au même niveau. L’une est remplie de pièces d’or. Celles de la femme en revanche continuent de coudre. Elle ne veut pas, c’est évident. Et voilà que cette banale scène de genre déploie devant nos yeux une histoire de harcèlement sexuel peinte il y a presque quatre siècles (1631) du point de vue d’une femme.

 

EXTRAIT DU LIVRE

Londres, 1892

 

La galerie d’art Lawrie & Co jouit d’une excellente réputation. Amateurs d’art éclairés, titrés, s’y pressent et s’extasient. Achètent. Voire se disputent :
— Je suis désolé, mais ce tableau vient d’être acquis par la Couronne d’Angleterre.
Thomas Lawrie et son fils ne sont pas désolés, mais polis. Ils ne vexent personne et font fortune.


Cornelis Hofstede de Groot est venu spécialement d’Amsterdam pour inaugurer leur exposition de maîtres flamands et hollandais du XVIIe siècle. Collectionneur, historien de l’art, il a prouvé l’authenticité de plus de trois cents Rembrandt. C’est le spécialiste indiscuté du Siècle d’Or néerlandais.
— La Proposition, de Frans Hals ! On reconnaît bien sa maîtrise du clair-obscur, des textiles, de la fourrure, déclare un journaliste.
— Et des visages ! reprend un critique.
— Quel sujet osé : un homme propose de l’argent à une jeune femme, en échange de services. On voit facilement lesquels !
— Les peintres hollandais du Siècle d’Or n’étaient pas toujours gens d’église. C’étaient des hommes affranchis ! Parfois buveurs, paillards… ils ont peint des tavernes avec réalisme : désordre, beuveries, femmes avenantes alcoolisées…
— Mais la jeune femme n’a pas l’air d’une prostituée ! Elle coud… et ne lève pas les yeux de son ouvrage.
— Alors que fait cet homme près d’elle ?
— Il l’importune, c’est visible ! Elle est peut-être domestique chez un grand bourgeois, dont les invités batifolent dans les communs. En chasse !
— Ils se permettent de courir après les servantes, persuadés qu’il peuvent tout obtenir par leur argent, avance une dame à cheveux courts et petit chapeau mou. Elle paraît bien vertueuse, en effet, cette petite : pas de décolleté plongeant, pas un regard vers ce type…
— Qui porte une sorte de toque en fourrure, pointue, comme en arboraient les voisins teutons…
— Colonisateurs, ennemis des Frisons, des Hollandais, des Flamands…
— Frans Hals a parfaitement saisi ce contexte politique, c’est admirable, en plus de la sûreté de son tracé, la virtuosité des couleurs, des formes… Ces grands coups de pinceau rapides, qui cependant rendent parfaitement les nuances d’un drapé…

Hofstede de Groot lisse sa délicate moustache blonde, lève doucement un sourcil presque roux et déclare, sûr de son effet :
— Ce tableau n’est pas de Frans Hals !
Murmures, questions, interjections, contestations. Pas de Frans Hals, le grand maître de Haarlem ? Mais de qui alors ?
— Ce tableau est un Judith Leyster !
Rumeur, stupeur… Leyster ? Comment dites-vous ?… Vraiment ? Judith ? Une femme ? Êtes-vous sûr ?

Le galeriste intente un procès à son fournisseur, le très fameux Charles Wertheimer. La probité de ce dernier n’est pas mise en cause : aucune intention maligne, déclare le tribunal. Lawrie & Co acceptent de garder le tableau contre une compensation.

Le tableau soigneusement nettoyé, apparaît, sous la signature de Frans Hals, un simple monogramme : JL*.

Caractéristiques

  • Auteur : Anne Comtour
  • Préface : Marie-Jo Bonnet
  • Format : 15 x 21 cm, épaisseur : 11 mm
  • 156 pages
  • Impression sur papier bouffant ivoire
  • Ce titre comporte des annexes : Petits arrangement avec la grande Histoire, femmes peintres...
  • Ce titre comporte des sources, une bibliographie et une table

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