La Vie de Cécilia Werth

Éditions CRÉER

Dans ce cinquième roman, Martine MAURY touche à l’art suprême, la musique ! De l’Auvergne à Paris, des ors du Second Empire à la tragédie de la commune est-il possible d’être femme et compositeur ?

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Description

Auteur : Martine MAURY

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« Les traits fulgurants qui commencent la Fantaisie en sol mineur fendirent la nuit de leurs trompettes tragiques. Une vague de jouissance mêlée de douleur me gonfla la poitrine… La musique coulait dans mes veines, me rendait immatérielle. »  
C’est ainsi que s’exprime la toute jeune Cécilia, à l’orgue de son couvent.  
En cette deuxième moitié du XIXe siècle, est-il possible d'être femme et compositeur ?  
De l’Auvergne à Paris, des ors du Second Empire à la tragédie de la Commune, Cécilia lutte pour son indépendance, qui passe par son piano. Aimée des hommes, de son père, de son époux, d’Anne de Néris surtout, au milieu d’une galerie de personnages du temps, elle rencontre l’Histoire.  

 

EXTRAIT

Premier mouvement Allegretto ma non troppo  

Lorsque naquit Cécilia Werth, aux prémices rosées de ce printemps 1842, son père ne dissimula pas sa joie. Quoique la venue d’une fille laissât présager le souci futur d’une dot, dot que ses maigres appointements paieraient à grand mal, le brave homme trouva à ce poupon braillard et rougeaud des charmes pour lesquels son imagination suppléait à l’ingrate nature. Et comme, dans sa grise existence de rond-de-cuir, un amour immodéré le portait vers la musique, il voulut la baptiser du nom de la patronne des musiciens, Cécile. Son épouse, toute soupirante encore de ses couches, s’alarma un peu de cette fantaisie et n’accepta ce prénom qu’à la condition qu’on lui adjoignît celui, plus sage, d’Anna. La petite entra donc dans le monde sous le prénom flatteur d’Anna-Cécilia, ce qui satisfit secrètement sa mère, car la mode était à l’Italie et ce « a » final comblait son goût de jeune femme moderne. L’enfant fut mise en nourrice dans le Cantal, au village où sa mère possédait une petite terre, simple portion de montagne inculte. Elle y acquit une santé vigoureuse et un teint mat que le soleil embellissait. Dès qu’elle fut remise de ses couches, Amélie Werth s’y installa aussi, accompagnée de son fils aîné qui prisait beaucoup les jeux libres de la vie paysanne. Seul Hermann demeura à Arzon-sur-Couze pour gagner le pain de sa famille agrandie. Mais, le dimanche, il empruntait un cheval au voisin et, au prix d’une longue course harassante, passait quelques heures avec ce bébé qui le ravissait. Orphelin très tôt de parents alsaciens qui avaient émigré, Hermann Werth avait passé une enfance tranquille chez une tante dont le mari était marchand de fromage. Comme il ne manifestait aucun goût pour le commerce, elle eut la sagesse d’attendre qu’il obtienne son certificat pour le retirer de l’école et le plaça chez un notaire qui gérait leurs biens. Il s’y trouvait toujours, à la naissance de Cécilia, usant ses yeux sur d’ingrates écritures, pendant qu’il rêvait d’opéra.  Dans cette existence sans surprise, il eut cependant la chance de faire un beau mariage. En effet, il se trouva qu’un jour, madame de Taillevent se rendît à l’étude, elle venait entendre la lecture du testament de son mari, récemment décédé d’une apoplexie. C’était un de ces hobereaux de campagne que seule la particule distinguait des autres propriétaires fonciers. Il ne lui restait de ses ancêtres qu’une grosse maison assez laide et quelques terres, réparties entre champs, vergers et vignes. A l’ouverture du testament, il apparut qu’il fallait vendre tout ce bien pour éponger d’importantes dettes. Un pré qui jouxtait la maison fut seulement conservé par la veuve que la découverte de sa ruine mettait aux abois. Car elle se trouvait désormais assurée d’une rente bien chiche pour vivre convenablement avec sa fille.  Or cette dernière ne manquait pas de charme dans sa robe noire qui relevait la blancheur de son teint. Elle avait suivi sa mère à l’étude et, lorsqu’elles sortirent du cabinet du notaire, la jeune fille s’efforçait de la consoler de son chagrin, où la part de l’intérêt déçu renchérissait encore sur la juste détresse du veuvage. Pour essuyer les larmes de sa mère, la jeune fille tira de sa manche un mouchoir qui lui échappa. Hermann, que la vue de cette héritière avait arrêté dans son travail et qui avait guetté sa sortie, se précipita. S’étant accroupi en même temps qu’elle, il ramassa le mouchoir et le lui présenta. Leurs regards se croisèrent. Il n’avait jamais vu un visage féminin doté de tant de caractère et d’élégance. Les yeux clairs de la jeune fille, sous l’arcade sourcilière assez prononcée, le dévisagèrent avec curiosité. Le cœur du jeune clerc battit à la vue de la bouche un peu grande sous le nez légèrement aquilin, cette apparence volontaire se mariait  harmonieusement avec la fragilité de l’adolescente qu’elle était. Il en fut immédiatement épris. Quant à elle, elle fut séduite par ce jeune homme modeste aux yeux noirs et aux cheveux de jais dont une boucle tressautait sur son front.  Il lui fit une cour discrète, comblant par sa bonne éducation le fossé social qui les séparait. Informée de leur mutuelle entente, madame de Taillevent vit rapidement l’avantage qu’elle aurait à marier sa fille. Malgré sa condition inférieure, elle reconnut au prétendant une moralité excellente et approuva le métier honorable qui mettrait le jeune couple à l’abri du besoin. Le notaire enfin, que le jeune homme avait prié de parler pour lui, emporta sa décision. Dès que le deuil de la jeune fille eut pris fin, elle les maria. Pour dot, la veuve leur offrit à Arzon la petite maison qu’ils habitaient et cette terre du Cantal où l’on avait mené Cécilia en nourrice.  Ils furent heureux, de ce bonheur simple des ménages modestes pourvus du nécessaire et qui n’ont d’autre ambition que de voir leur foyer béni par l’arrivée des enfants. Le Ciel leur accorda cette satisfaction. Amélie Werth accoucha d’un garçon qu’ils nommèrent Florentin et qu’ils élevèrent avec le plus grand soin. Le petit, d’ailleurs, montrait un caractère facile et donnait de grandes espérances, c’est pourquoi il n’y eut pas de sacrifices qu’ils ne fassent pour développer ce génie qu’ils devinaient en lui.  Puis Cécilia naquit, faisant des Werth des parents comblés. A cette deuxième naissance, le notaire eut l’esprit d’augmenter un tant soit peu son employé dont l’exactitude n’était jamais prise en défaut, ils vécurent ainsi à quatre sans trop se priver des joies de l’existence.

Caractéristiques

  • Auteur : Martine MAURY
  • Format : 16,5 X 24 cm, épaisseur 1,9 cm
  • 286 pages
  • Ce roman comporte une bibliographie
  • Broché collé couverture souple
  • Poids: 496g

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