De Menet à Neuvialle LES PONTS MAUDITS

Éditions CRÉER

Trois petits avaient disparu, inexplicablement, un à chaque pont. Le commissaire avait tâtonné et, inexorablement se heurtait au silence dans cet univers où « tout le monde savait tout de tout le monde mais, dans ce cas, personne ne savait rien de rien !… »

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Description

Auteur : Philippe ROUCARIE

Ce monde de forêts, de rivières, de gorges, de lacs, de châteaux et de légendes était né d’un volcan gigantesque qui, lui, avait donné naissance à une progéniture multiple, laquelle, aujourd’hui, lui servait d’héritière. 
Le pays donnait une impression de calme dans son environnement végétal. 
Mais là n’était qu’une apparence. « Les Disparues du Lac de Menet » avaient ouvert le bal. Une suite n’était peut-être pas imaginable mais elle n’était pas sans raisons. Le bouleversement des terres avait provoqué celui des hommes qui avaient vécu le feu sous leurs pieds, qui, aujourd’hui, le vivaient encore. 
 Trois petits avaient disparu, inexplicablement, un à chaque pont. Le commissaire avait tâtonné et, inexorablement se heurtait au silence dans cet univers où « tout le monde savait tout de tout le monde mais, dans ce cas, personne ne savait rien de rien !… » 
Une étude humaine autant qu’une enquête policière !…
Un univers où chacun se retrouve à défaut de découvrir le coupable.

 

EXTRAIT

Chapitre I 

– Jeannot est mort !  
La nouvelle avait galopé au travers du pays à la vitesse d’un feu de broussaille. Et, tout de suite, suivait une affirmation que seuls les témoins avaient vérifiée, mais dont la répétition affirmait l’exactitude. 
– Il a été assassiné.
Et c’était vrai, sans hésitation. Il était étendu sur le chemin d’accès au moulin du Gué Large, une fourche plantée dans la poitrine avec tant de violence que les dents s’étaient enfoncées jusqu’à la limite du manche. L’exemple de la blessure qui ne laissait aucune chance de survie.
Devant la soudaineté de la nouvelle, la surprise qu’elle avait provoquée, chacun y allait de son commentaire !… 
Les premières remarques, plutôt épidermiques - la réflexion viendrait peut-être plus tard - faisaient état d’une compassion unanime, d’une peine spontanée, d’un sentiment qui oscillait entre la surprise, l’incompréhension, et, finalement, un choc qui cognait dans la poitrine, paralysait le jugement, faisait taire la critique toujours prête à se manifester.

Jeannot ?… C’était un feu follet, une sorte de passereau, toujours là où on ne l’attendait pas, gentil, serviable, admis dans - presque - toutes les cuisines, adoré des femmes, réservé aux yeux des maris, lesquels ne lui reprochant rien de particulier, le suspectaient discrètement en général. 
Se jugeant perdants dans une comparaison imaginaire, ils étaient prêts à ne l’accepter qu’avec beaucoup de réserves. 
Mais tout cela était un peu vague et ils étaient heureux de l’avoir pour ami, pour compagnon d’une corvée lorsqu’il s’agissait d’aller couper un arbre, tirer le passe-partout ou aider à faner le jour où l’orage menaçait et les taons dévoraient les vaches. 

Lorsque, plus tard, le Commissaire tenterait d’établir son emploi du temps des derniers jours, il constaterait qu’il était partout, tellement partout que, finalement, il n’était nulle part !… 

Et comme il fallait bien une assise à cette agitation apparente, c’était dans son village, dans la petite ferme qu’il exploitait avec ses parents que l’enquêteur le situerait à l’évidence. 
Le village où il habitait et dont il ne parlait jamais sans un trémolo dans la voix, c’était celui qui l’avait vu naître, qui l’avait vu grandir, qui était son havre de bonheur. 
Et il avait un nom qu’il n’énonçait pas mais qu’il étalait comme un baume, une crème contre la brûlure, l’envie, la jalousie des jours et des gens, celle qu’il ne voulait pas voir car il l’oubliait.
Ce village, c’était Soleilladou. Mais, pour lui, pour la façon dont il le présentait, il n’apparaissait jamais comme il l’avait appris à l’école, écrit en un seul mot. Il le distillait, se le répétait, le faisait revivre !… 
– Tu habites où ?…  
La réponse était la même… Toujours !… 
– À soleil à doux !… 
Et c’était vrai !… Les premiers rayons étaient pour lui… les derniers l’étaient aussi !… 
Quand il était usé d’avoir tant marché, tant couru, tant travaillé, assis sur la pierre qui l’attendait à sa porte, c’était le bonheur qui l’enveloppait dans son intégralité.
Mais, derrière cette apparence bucolique il y avait quand même une réalité avec quelques tâches.
D’abord, il était braconnier. C’était l’évidence. Il était trop adroit, trop inventif pour ne pas utiliser ces dons dans une vie qui lui tendait les bras.
Braconnier ?… Le fait était admis, toléré même, pratiqué depuis toujours par le monde paysan qui, dans cette occupation en marge, risquée parce qu’interdite, n’était jugé que comme un retour à la Justice, le gibier, élevé à la campagne restant la propriété de la campagne. 
Mais, dans l’inconscience du jugement, ce gibier qui était la propriété de tous en général, devenait celle de chacun en particulier lorsqu’un plus malin s’avisait d’en escamoter une part. 
Jeannot écumait la rivière. Chez lui, ce n’était pas une simple envie, c’était une tentation et il n’y résistait jamais. Or, chaque fois, il était quelqu’un pour le voir, le dire, le critiquer. 

Et pourtant, chacun savait que l’appât du gain n’était pas sa mobilisation. Souvent, les truites, il les donnait. Cependant, de ce détachement apparent il accumulait les créances, devenait « gentil » puis indispensable. Toutes les cuisines lui étaient ouvertes. 

Mais, par contrecoup il se créait de solides ennemis. Ainsi les Courgoul qui possédaient le moulin, la petite ferme à côté et surtout cette portion de rivière qui était le territoire préféré de Jeannot. Les truites y abondaient. Elles se laissaient couler le long du bief, échouaient dans la réserve où plongeait la roue comme elles remontaient, naturellement, les jours de crues, par le canal qui renvoyait l’eau de cette réserve au courant en contrebas.
Et comme la tentation était trop forte, un jour où le Maître était absent, il avait vu que, dans ce qu’il considérait comme un écart de sa rivière, la tentation était partout !… 
De là à ce que l’envie le taraude d’aller s’y livrer à un prélèvement, il n’y avait qu’un pas !… 
– Tu ne devrais pas t’y frotter !… lui avait dit la Maillane qui l’aimait comme son fils et à qui, le petit avait tout avoué. Et elle avait conclu : 
– Ce sont des sauvages !… résumant en trois mots l’avis général d’un pays volontiers critique. 

Mais il avait aussi la réputation d’être un peu « coureur ». C’était la tentation. Il n’était pas une fille qui ne le regardait avec un certain intérêt et dans un monde où le calcul, souvent, supplantait le sentiment, il y avait place pour quelques aventures !… 
La Nathalie, riche d’une expérience acquise durant toute une vie à Paris et chez laquelle il allait souvent, lui avait dit avec un sourire :
– Tu es la coqueluche des belles-mères !… Elles se disent qu’après tout tu ferais un mari convenable… à condition de ne pas te laisser trop la bride sur le cou.  
Et elle avait conclu en lui tapotant l’épaule : 
– Et là tu peux leur faire confiance. 
Mais tout cela n’était que véniel et tout rentrerait vite dans un ordre immuable. 
Voilà où en était Jeannot lorsque la nouvelle a submergé le pays, le laissant désemparé car démuni face à une réalité qui lui était inconnue. 

Or, toujours, dans ces situations que rien n’annonce, apparaît une initiative qui se dégage de la spéculation pour ouvrir la porte à une réalité. 

 

 

Caractéristiques

  • Auteur : Philippe ROUCARIE
  • Photos de couverture : Guillaume HERMANT
  • Format : 15 x 21 cm, épaisseur 15 mm
  • 210 pages
  • Texte en corps 14
  • Poids: 299g
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5/5
5/5

Inna63

5/5

Une enquête au coeur de l'Auvergne, avec ses codes et ses non dits, des meurtres sans mobile apparent, des suspects difficiles a cerner, un livre très prenant.

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