Auteur : Bruno PHALIP
Éditions PICARD
L'Auvergne romane dominant singulièrement les pensées, le cadre civil gothique est toujours à découvrir, tant il structure faiblement la recherche ou les politiques de mise en valeur. Néanmoins, des logis et leurs décors peints, des quartiers entiers subsistent et font l'objet d'études. Bien avant celles-ci, Guillaume Revel, vers 1450, s'intéresse à ces villes et villages en représentant précisément scènes agrestes, paysages ruraux ou cités. Ses dessins sont irremplaçables si l'on souhaite mieux connaître le cadre de vie de ceux qui ont restauré, modernisé, la chrysalide romane toujours très présente dans les années 1200. La nouvelle enveloppe gothique hésite à se montrer, et sera le fait de membres de la bourgeoisie, de chanoines secondant un évêque, d'un duc, ou encore de membres de la haute aristocratie. Ce sont ainsi quatre siècles d'affirmation progressive d'un gothique dans lequel ne se reconnaissent ni les paysans, ni les ouvriers ou les petits artisans. Seules les élites utilisent son vocabulaire décoratif dans leurs logis de pierre ou de bois et valorisent leurs salles de réception par les boiseries ou des ensembles peints. Certains hésitent toutefois en préférant une architecture romanisante plutôt que flamboyante. Textes et sites sont également là pour montrer que l'élément bâti non-noble voisine en permanence avec le logis seigneurial, ou la demeure bourgeoise. Cette étude vise alors à mieux en saisir la diversité des réalités et tenter une synthèse.