Auteur : Léonce BOUYSSOU
Initialement à 84 € ce livre vous est maintenant proposé à 45 €
BABELIO AVIS DES LECTEURS
Avec la Contre-Réforme, l'Église décide de peupler les édifices de toute une iconographie baroque. Les artisans et artistes locaux sauront assimiler les modèles observés jusqu'à Versailles et les assagir à la mesure de leur province. « ... Amenée par mes fontions d'archiviste à parcourir le département du Cantal pour inspecter les archives communales, j'en profitai pour visiter les églises qui, à cette époque encore, étaient ouvertes en dehors des offices et je reçus le choc que peut produire sur tout profane la présence, dans des paroisses écartées de montagne, de monumentales boiseries sculptées et peintes dressées derrière les tables d'autel, telles qu'apparaissaient, par exemple, parmi les plus belles celles de Bredons, Apchon ou Cézens, rutilantes d'or et peuplées de tout un monde exubérant et coloré. C'était comme un livre enluminé, ouvert un jour par hasard et qui, s'offrant aux yeux émerveillés, suscite le désir d'en connaître les auteurs et le message... »
EXTRAIT
De la Contre-Réforme à la Révolution En protestant en 1517 contre les indulgences Luther remettait en cause l'héritage spirituel du Moyen Âge et ouvrait la voie à la Réforme qui allait provoquer une profonde rupture entre protestants et catholiques et engendrer une période de troubles qui ne prit théoriquement fin qu'avec l'Édit de Nantes de 1598. La Contre-Réforme ou Réforme catholique A la Réforme répondit ce qu'il est convenu d'appeler la Contre-Réforme qui s'efforça de rénover l'Église catholique de l'intérieur et de la réorienter, poursuivant un effort déjà amorçé au XVème siècle et dont l'expression la plus connue à cette époque fut sûrement l'Imitation de Jésus-Christ, attribuée à Thomas à Kempis, parue en 1418. Afin de définir l'orthodoxie catholique par rapport à la Réforme le pape Paul III convoqua le concile en 1545 à Trente, où les Pères se réunirent, avec de nombreuses interruptions, jusqu'à 1563. Ils précisèrent notamment la position de l'église de Rome sur des points contestés comme la justification par la foi et les ouvres, la valeur de la Tradition et de la Bible, la Présence réelle dans l'Eucharistie, le purgatoire, les prières adressées aux saints, les images, la liturgie, toutes questions qui concernent directement notre sujet. Le Concile proclama aussi son désir « de s'appliquer à restaurer la discipline ecclésiastique qui était complètement ruinée et de corriger la conduite dépravée du clergé », à qui seul incombait l'explication des textes saints au peuple chrétien. Il prévoyait à cet effet la création de séminaires et publiait en 1566 « Le catéchisme du Concile de Trente » afin d'instruire « ceux à qui le soin des âmes est commis des choses qu'ils sont indispensablement obligez par leur ministère d'apprendre aux fidèles et qui sont proportionnées à leur portée ». Ce catéchisme plusieurs fois réédité servit de base à tous les catéchismes diocésains de l'Ancien Régime, et même à des catéchismes postérieurs. Par ailleurs, les Pères authentifièrent la Vulgate, la traduction de la Bible attribuée à saint Jérôme, dont une édition définitive fut publiée en 1592. Après 1563, professeurs, prédicateurs et confesseurs s'attachèrent à diffuser la doctrine du Concile, mais ce n'est qu'en 1615 que ses canons, qui affirmaient la primauté de Rome et l'universalité catholique, furent acceptés par le roi de France qui les jugeait contraires aux principes de l'église gallicane. Les Jésuites, cependant, qui créaient partout des collèges appréciés, avaient déjà répandu, dans la deuxième moitié du XVIème siècle, l'esprit de la Contre-Réforme qui devait triompher au XVIIème siecle.
