Une bonne étoile ?

Éditions CRÉER

Avec son dernier roman, Philippe Roucarie renoue avec ce monde de la campagne profonde qu'il a connu et exploré. Un roman au style amusé, à l'humour discret et à l'attachement viscéral...

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Description

Auteur Philipe ROUCARIE

BABELIO AVIS DES LECTEURS

VERSIONS NUMÉRIQUE DISPONIBLES

 

La Nature profonde, la Nature originelle offre toujours au petit enfant de la campagne la joie d'accéder à la découverte de ses merveilles... Elle lui apporte tout autant l'orage que la forêt avec ses arbres venus du temps, la colline ou la rivière, l'herbe encore où se cache un bouquet d'inoubliables violettes. Elle lui offre sa beauté, elle lui confie son âme... Et lorsque le bonheur veut qu'un grand Ancien qui, sa vie durant a exploré ce monde, l'a regardé vivre, l'a subi ou admiré prenne son petit bonhomme par la main et lui procure la joie de la découverte, la reconnaissance marquera indéfiniment le souvenir... L'auteur a connu cette faveur de ne pas naître dans un univers concentrationnaire, dans un monde de tours, de rues, d'asphalte, relégué dans le seul refuge du petit cube d'un grand ensemble. Il a connu, jeune, la longueur du chemin pour aller à l'école, l'émotion de voir naître ou s'effacer les saisons, les fleurs au Printemps, les ors à l'Automne. Il a affronté la neige, la pluie, le froid ou le tonnerre. Et, surtout, il a connu cette félicité sans limite d'être le confident d'un grand-père qui lui offrait de la Nature toute l'émotion de sa découverte et non la seule description de sa diversité. Philipe ROUCARIE renoue avec ce monde de la campagne profonde qu'il a connu et exploré. Dans son petit village avec ses joies, ses peines, ses inimitiés, ses brouilles, sa vie, ses hommes parfois simples, parfois grands... tout se croise dans ce roman au style amusé, à l'humour discret et à l'attachement viscéral...

 

EXTRAIT

Je suis incapable de dire en quelle année j'ai ouvert les yeux sur la vie. Mais ce sont je suis sûr, c'est du jour, de l'heure, du temps lui-même et de cette incroyable sensation de bonheur que toute mon existence a sans doute amplifiée, créée peut-être de toutes pièces, mais sûrement ancrée dans ma certitude.
Là où beaucoup ne naissent que de bribes, de hasards ou de tâtonnements, j'ai l'impression aujourd'hui d'être apparu d'un coup dans un monde où la chaleur humaine était là pour m'accueillir.
J'étais assis au milieu de ce que, plus tard, j'apprendrais être le "taillé", cet endroit privilégié où se cassait le bois. Il ravitaillerait la cheminée et, suprême luxe, la cuisinière où se mijotait à l'infini la soupe de tous les jours. Mais là était un univers auquel je n'accèderais que petit à petit, au fur et à mesure de mes découvertes.
J'étais appuyé contre la jambe de quelqu'un qui me parlait d'une voix que je jugeais sans doute immense, qui répandait en moi et tout autour de moi un bruit qui aurait dû m'effrayer et, lorsque, plus tard, m'a été racontée cette première rencontre avec la vie, il paraît que j'ai souri, que j'ai regardé ce qui aurait dû être un monument sans en avoir peur, conscient sans doute que le volume et la gravité de ces sons inconnus étaient avant tout un bouquet de tendresse.
Il faut croire que l'évènement avait marqué mon interlocuteur du moment car, des années plus tard, il en parlait encore et répétait à l'infini :
« Il m'écoutait !... »
En réalité, je n'avais rien identifié mais ce tissu d'un velours rêche et ces grandes mains allaient être l'univers qui allait me permettre d'ouvrir les yeux. J'allais les demander comme d'autres demandent la douceur de l'épaule de leur mère.
J'ai appris qu'elle m'avait confié quelques minutes à celui qui allait devenir cet homme qui enchanterait ma petite enfance.
Et aujourd'hui je suis sûr que la découverte que j'allais faire de ma vie est partie de là. Les souvenirs m'y aident, bien évidemment, mais aussi tout ce qu'il me dirait, tout ce qu'il m'expliquerait au fur et à mesure qu'il me serait donné de comprendre.
On peut toujours affirmer que je mélange ce que j'ai ressenti et ce qui m'a été raconté. Alors, faute de pouvoir effectuer le tri, j'ai tout fait tendre vers l'émotion.
Je me revois assis sur le petit coussin que je retrouverais plus tard, conserverais précieusement et posé alors sur un lit de copeaux.
Je suis né calé sur la laine et sur le bois, imprégné des odeurs de la nature, amenant à moi ces merveilles blondes qui s'enroulaient autour de mon bras, me caressaient doucement, si tentantes que je les portais à longueur de temps à ma bouche. À chaque tentative, une main remettait tout en place et une voix qui aurait dû m'effrayer me répétait :
« Pose !... »
Ce simple mot avait des aspects de baume et je ne sais si c'était pour l'entendre encore ou par curiosité qu'inlassablement, je recommençais.
J'étais né à la vie dans un monde de bois dont l'ordonnateur était François, mon grand-père. Il régnait sur trois univers que je découvrirais l'un après l'autre. Mais là était le premier, l'essentiel, celui qui, à longueur d'année absorbait son temps, mettait à l'épreuve son sens de l'organisation et glorifiait celui de son perfectionnisme. Il était chargé de ravitailler en bûches, bûchettes et rondins deux maisons à l'appétit insatiable : la sienne d'abord celle, voisine, où j'allais être appelé à passer mon enfance et où trônait ma mère. Chacune était équipée d'une cuisinière sur le plateau de laquelle mijotait en permanence la nourriture des hommes et celle de la basse-cour et, au pied, d'une cheminée : cantou où, à longueur de jours, plus ou moins discret, vivait le feu. Il était le compagnon corvéable et serviable à l'infini.
L'été il vivait dans la discrétion, l'hiver, il apportait à la fois la lumière, la chaleur et la vie.
D'où qu'il arrive, le grand-père posait invariablement ses sabots à l'entrée, enfilait des pantoufles que ma grand-mère fabriquait avec des restes de vieille couverture, des tricots arrivés au bout de l'usure et qui servaient encore, des trouvailles venues on ne savait d'où mais dont elle était si peu sûre de la résistance que, dès qu'il les avait enfilées le grand-père s'entendait immédiatement dire :
« Traîne pas les pieds !... »
Alors, je le revois avancer comme j'apprendrais plus tard que fonctionne le piston de la machine. Il rejoignait un banc de bois, s'y calait un peu en biais, allongeait les jambes, tendait ses pieds à la rencontre de la flamme qui, doucement, léchait les bûches ? ses bûches ! ?, soupirait. D'un revers de main, il balayait une moustache que les ans avaient rendue grise, m'invitait. Jamais je n'aurais précédé ce petit geste de la main qui, les doigts à demi détendus, me montrait l'intérieur du genou. Je venais me blottir dans ce qui avait été mon sésame pour la vie et il m'aurait alors manqué l'essentiel si je n'avais entendu très nettement articuler :
« Fais attention à ne pas te brûler !... »

Caractéristiques

  • Auteur : Philippe ROUCARIE
  • Format : 16,5 x 24 cm, épaisseur 21 mm
  • 245 pages
  • Broché collé couverture souple
  • Poids: 423g

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